Au cours des 35 dernières années, le Dépôt a évolué d’un petit garde-manger communautaire à un endroit offrant plus de 20 programmes de saine alimentation et desservant maintenant fièrement plus de 8 000 personnes par année. Au moyen du soutien offert par le Centre d’action de Maple Leaf pour la sécurité alimentaire, il a créé un modèle lui permettant d’étendre avec succès ce programme bien-aimé de compétences et de littératie alimentaire destiné aux enfants à un âge clé – soit en 4e et en 5e année – à sept quartiers à faible revenu de Montréal.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur la Boîte à Lunch?
Il’ est un programme parascolaire qui utilise l’alimentation pour éliminer les obstacles à la sécurité alimentaire et promouvoir l’accès aux aliments et aux compétences alimentaires. Il a pour but de développer chez les enfants la capacité de choisir des aliments sains tout au long de leur vie.
Nous mettons l’accent sur le maniement du couteau, les éléments de la cuisine culturelle et les ingrédients alimentaires. Les activités permettent d’explorer d’où proviennent les aliments, le gaspillage alimentaire et comment cultiver les aliments. Les enfants retroussent leurs manches et préparent une grande diversité de repas amusants, sains et délicieux, tels que des smoothies, des burritos pour le déjeuner et du sushi. Le programme est rigoureusement évalué – en suivant le programme, les enfants améliorent leurs connaissances en matière de compétences culinaires de base et consomment davantage de fruits et de légumes.
Pouvez-vous nous parler du stigmate social de l’insécurité alimentaire?
L’inquiétude de ne pas pouvoir payer le prochain repas peut être néfaste pour les familles. Nos activités offrent aux enfants la chance de cuisiner des repas délicieux, sains et abordables dans un milieu sécuritaire et amusant, ce qui les munit d’importantes aptitudes pour la vie quotidienne. Le programme augmente leur accès aux aliments sans les stigmatiser parce qu’il s’agit d’un programme gratuit et ouvert à tous. Le programme offre aussi l’énorme avantage d’exposer les parents à tous les autres services de soutien offerts par le Dépôt qui peuvent aider les familles à surmonter d’autres obstacles à la sécurité alimentaire. L’établissement de liens avec d’autres personnes dans la communauté peut réellement aider à gérer les sentiments de stigmatisation et d’isolation sociale suscités par la difficulté de nourrir leur famille.
Quelles ont été les répercussions de la COVID sur le programme?
Nous avons dû passer aux cours virtuels, ce qui comporte des complications sur le plan de la logistique, étant donnée qu’il faut préparer à l’avance et envoyer aux domiciles des trousses comprenant les ingrédients et les recettes, et nous avons créé des postes de travail pour les instructrices ou instructeurs afin qu’ils puissent montrer aux enfants ce qui se passe sur la planche à découper. Malheureusement, les enfants ne bénéficient pas autant des avantages sociaux du programme lorsqu’il est virtuel mais, sur une note positive, nous voyons davantage de parents qui participent aux cours et passent du temps avec leurs enfants pendant cette période difficile. Nous avons bien hâte de passer bientôt du temps en personne avec les enfants!
Qu’est-ce qui vous inspire dans l’avenir du programme?
La nouvelle personne chargée de la coordination régionale est diététiste et nous sommes particulièrement emballés par la création de recettes nutritives et culturellement diversifiées afin d’honorer la culture locale des quartiers que nous desservons. Étant donné que nous avons étendu le programme, nous continuerons à équilibrer le besoin de nous conformer au modèle que nous avons créé et celui d’offrir aux coordonnateurs de quartiers la souplesse d’incorporer différentes techniques et recettes.
J’espère poursuivre notre expansion à tous les quartiers de Montréal!