Lorsque des employés de l’usine McLeod, à Saskatoon en Saskatchewan, ont voulu transformer en jardin communautaire le terrain vacant autour de l’établissement, ils n’ont dans un premier temps trouvé ni les fonds ni la main-d’œuvre nécessaires.
Ils se sont donc tournés vers l’équipe Durabilité et lui ont exposé leur vision. « Il y avait des années que nous voulions créer un jardin communautaire pour renforcer l’esprit de famille au sein de l’usine McLeod, raconte Linette Fetter, gestionnaire, Santé, sécurité et environnement. Nous sommes conscients du coût élevé des légumes pour les familles d’aujourd’hui. L’accès à un potager permet aux membres du personnel de faire des choix alimentaires sains. »
Le jardin communautaire de l’usine McLeod en est à sa deuxième année d’existence. Il comporte une série d’asperseurs répartis sur sa surface de quelque 56 m sur 24 m. Environ la moitié du jardin est occupée par 20 parcelles dévolues aux membres du personnel. L’autre moitié est gérée par des bénévoles, et toute la production qui en est issue est offerte à la banque alimentaire de Saskatoon. Les employés sont encouragés à demander l’aide de leurs proches pour cultiver leur parcelle, et à faire don de tout excédent à la banque alimentaire.
« Ce jardin est le fruit d’un projet formidable. Je suis ravie d’y participer, affirme Brooke Kindel, spécialiste, Environnement et durabilité, qui a aidé à mettre le projet sur les rails. Je suis enchantée de voir que le jardin a pris une telle ampleur, d’autant plus que notre usine se trouve dans un vrai “désert alimentaire”. »
Une idée qui fait des petits
La création du jardin communautaire de l’usine McLeod a incité le personnel d’autres usines à en faire de même. L’usine de Brandon, au Manitoba, s’est elle aussi dotée d’un jardin l’année même où celui de l’usine McLeod a vu le jour. Les employés de Brandon disposent de 50 parcelles, chacune mesurant environ 3,5 m sur 3 m.
En 2019, l’usine de Brandon a en plus aménagé un jardin des bénévoles, dont toute la production est remise à la maison d’hébergement Samaritan House. « Chaque année, la Samaritan House distribue environ 20 000 paniers de nourriture. L’organisme a donc besoin de plus de 66 000 kg de nourriture pour répondre aux besoins alimentaires de base des personnes et des familles dans le besoin, explique Nikolene Day, gestionnaire principale, Ressources humaines, à l’usine de Brandon. Nous avons planté des pommes de terre, du maïs, des carottes, des oignons, des radis et des fèves, tous destinés à la Samaritan House et aux participants de ses programmes. Nous leur avons jusqu’ici fait don de 5 sacs de radis, deux énormes caisses de pois et deux énormes caisses de haricots. »
De son côté, lassé d’avoir vue sur du béton, le personnel de l’usine Lagimodière, à Winnipeg au Manitoba, a demandé à Mme Kindel de l’aider à créer son propre jardin. L’équipe Green Thumb a ainsi été formée, avec l’aide d’Emma Booth, coordinatrice de la formation, Ressources humaines, et de Sean Buchanan, gestionnaire, Fabrication de matériel, et le jardin communautaire de l’usine Lagimodière a pu être officiellement inauguré au printemps.
Chacune des 20 parcelles est confiée à un membre du personnel de l’usine Lagimodière qui veille aux plantations, au désherbage et aux récoltes. Le dirigeant de cette usine, Kelly Simpson, est ravi : « Les employés s’amusent avec leurs parcelles et font preuve d’une vraie créativité pour rendre le jardin accueillant, invitant. L’équipe de notre usine est réputée pour sa mobilisation, et ce n’est pas sans raison : toutes les parcelles ont immédiatement trouvé preneur! Nous prévoyons déjà agrandir le jardin pour apporter encore plus à la collectivité. »
Tisser une solidarité
En ce temps des récoltes, le personnel des usines McLeod, Brandon et Lagimodière n’hésite pas à se retrousser les manches et se salir les mains.
Les jardins des trois usines donnent accès à des légumes frais et de qualité, à un coût raisonnable. Beaucoup d’employés cultivent des pommes de terre, du maïs, des carottes, des oignons, des radis, des courgettes, de la laitue et des fèves. Certains ont même choisi d’embellir leur parcelle avec des fleurs.
Pour beaucoup d’entre eux, cultiver ses propres légumes est une première. Heureusement, leurs collègues aguerris à cette tâche prennent volontiers le temps de les conseiller, ce qui forge de nouvelles relations et renforce la culture organisationnelle. Et quand il faut désherber une parcelle, tout le monde se porte volontaire.
« Les employés sont très mobilisés et fiers de leurs jardins, affirme Mme Kindel. Ils réclament d’ailleurs la création de nouvelles parcelles à l’usine Lagimodière. Les projets de ce type, rendus possibles par le rude labeur et le dévouement de chacun, contribuent grandement à rendre le milieu de travail agréable. »