Je m’appelle Michael McCain. Je suis l’ancien chef de la direction et l’actuel président-directeur du conseil d’administration des Aliments Maple Leaf. Notre entreprise a produit des aliments pour nourrir plusieurs générations de Canadiens et s’est donné pour objectif d’offrir les produits de protéines les plus durables de la planète. Toutes nos actions sont guidées par nos valeurs. Nous devons donc agir dans le respect des lois, avec responsabilité et intégrité.
Je suis fier de notre entreprise et de notre industrie. Pourtant, le secteur de l’alimentation et, récemment, notre entreprise ont été critiqués pour leurs pratiques d’établissement des prix. Dans le contexte actuel où les consommateurs doivent composer avec l’inflation, en particulier la flambée des prix des aliments, je comprends pourquoi certains cherchent un ou plusieurs coupables. La confiance est un acquis fragile. Comme par le passé, je souhaite répondre sans ambiguïté et en toute transparence aux articles parus dernièrement dans la presse qui suggèrent que les Aliments Maple Leaf ou moi-même, à titre personnel, aurions toléré de prétendues activités de fixation de prix avec la Boulangerie Canada Bread qui remontent à 15 ou 20 ans ou que nous y aurions nous-mêmes participé.
Les articles mentionnent un courriel interne de 2007 envoyé en mon nom comme preuve de mon implication dans une collusion pour fixer les prix. Je suis profondément inquiet de la manière dont ce malentendu entourant mes propos a contribué à fragiliser la confiance dans notre secteur comme dans notre entreprise.
Malgré les avis d’avocats qui me recommandent de garder le silence en raison des poursuites qui pourraient être intentées, je ne peux pas me résoudre à me taire. Je me sens obligé de rétablir les faits en expliquant à ma façon ce qu’était ce courriel et ce qu’il n’était pas.
Commençons par ce qu’était ce courriel. Il s’agissait d’une note de service envoyée à certains membres des équipes de direction des Aliments Maple Leaf et de la Boulangerie Canada Bread, dont nous étions alors actionnaires. J’y rapportais une conversation que j’avais eue avec un cadre supérieur d’un client de détail au sujet des activités commerciales, notamment les stratégies de catégorie, qui avaient été profitables selon le client. J’ai toujours tenté de consacrer le plus temps possible à parler de stratégie avec les clients.
Qu’est-ce que ça signifie au juste? Les activités décrites dans le courriel sont la base de la gestion de catégorie, une pratique très répandue et utilisée depuis des décennies par toutes les entreprises d’alimentation et de produits de consommation courante au Canada et ailleurs. Les détaillants s’attendent à ce que les fournisseurs ajoutent de la valeur à leurs produits en faisant des recommandations sur la meilleure manière de les mettre en marché. La gestion de catégorie repose sur la création de nouveaux produits, le stockage, l’offre combinée, le positionnement, les étalages, les stratégies promotionnelles et l’établissement des prix afin d’optimiser l’expérience client, les ventes, la rentabilité et l’efficacité opérationnelle. C’est un volet ordinaire et légal de la mise en marché au détail.
Discuter de « l’établissement des prix » ou de « la gestion de catégorie pour accroître les bénéfices » ne pointe pas vers des activités illégales. Dans les faits, en tant que fournisseur, nous pouvons formuler des recommandations, mais chaque détaillant fait ses propres choix quant à la sélection d’articles offerts, la façon de les vendre et le prix exigé. Il s’agit d’un environnement de forte concurrence.
Voici ce que ce courriel n’était pas. Ce n’était pas une communication avec un concurrent, ni la description d’une telle communication, ni un courriel sur la fixation des prix ou toute autre activité illégale.
Nous devons reconnaître nos erreurs, le cas échéant. Lorsque nous sommes dans le tort, nous admettons notre erreur et assumons nos responsabilités. J’ai lu et relu ce courriel (et des centaines d’autres courriels semblables) et j’ai réfléchi aux conversations l’entourant. Je peux affirmer catégoriquement qu’il ne traitait aucunement de fixation de prix. Au contraire, il traitait uniquement de la gestion d’une entreprise rentable qui soutient ses clients, suscite l’intérêt des consommateurs et produit les aliments dont les gens ont besoin.
Concernant la Boulangerie Canada Bread, je peux affirmer en toute confiance que les allégations ne correspondent en rien à ce dont j’ai été témoin lorsque nous étions actionnaires de la société ni à ce que j’ai trouvé dans nos dossiers. Nous demeurons convaincus que la Boulangerie Canada Bread avait des pratiques d’établissement des prix responsables, conformes aux pratiques de l’industrie et respectueuses de la loi.
Une question saute alors aux yeux : pourquoi certaines entreprises ont-elles choisi d’admettre leur culpabilité sans aucune preuve de méfait d’après ce que nous avons constaté? Pour répondre franchement, nous l’ignorons. Personne n’a tenté de communiquer avec nous ni de nous consulter au sujet des plaidoyers négociés par d’autres parties. On ne nous a pas donné l’occasion d’y réagir non plus. Nous ignorons si, lors de ce type d’enquêtes, les parties sont encouragées à admettre leur culpabilité pour réduire ou éliminer les risques sur les plans juridique ou financier. Nous ignorons les raisons pour lesquelles d’autres entreprises ont reconnu certains faits reprochés. Tout ce que nous pouvons faire, c’est nous fier à notre propre expérience et à notre propre examen des faits. Nous n’avons aucune preuve à l’appui des allégations de comportements illicites et nous réfuterons les affirmations contraires avec toute la vigueur nécessaire.