Le 26 avril, le Centre d’action de Maple Leaf pour la sécurité alimentaire (le Centre) a organisé son deuxième Symposium annuel sur la sécurité alimentaire, rassemblant des participants et des conférenciers de partout au Canada représentant une grande diversité de compétences, d’expériences et d’intérêts.
« L’insécurité alimentaire est un problème de justice sociale et non une question de pénurie alimentaire ou de charité, affirme Michael McCain, président et chef de la direction des Aliments Maple Leaf et président honoraire du Centre d’action de Maple Leaf pour la sécurité alimentaire. Ce symposium rassemble des personnes du gouvernement, du monde des affaires, du milieu universitaire et de la société civile afin qu’elles puissent décrire leur perspective sur ce qui doit changer pour faire en sorte que tous les Canadiens, peu importe les barrières imposées par le revenu, les obstacles géographiques ou la santé, puissent avoir un accès fiable aux aliments sains. »
Le symposium a rassemblé des personnes de l’industrie, du gouvernement et du milieu académique qui ont participé à un dialogue ouvert sur ce qui doit changer afin que tous les Canadiens aient un accès aux aliments sains, nutritifs et abordables.
Le symposium a débuté avec un groupe de personnes qui ont partagé les expériences et les perspectives qu’elles ont acquises en vivant avec l’insécurité alimentaire – Kerry Nolan, cofacilitatrice à la Yukon Anti-Poverty Coalition; Charlyn Ellis, coordonnatrice du Growing Good Food Market Project à FoodShare Toronto; et Ervin Bighetty, maire de Leaf Rapids au Manitoba.
Ces personnes vivent dans différentes régions du Canada et pourtant, leurs histoires partagent le même thème – l’insécurité alimentaire doit être reconnue. L’accès aux aliments est un problème où que vous soyez – dans le Nord, dans des communautés éloignées ou dans de grandes villes comme Toronto.
Madame Nolan a été élevée dans de petites communautés du Yukon et elle a expliqué qu’elle vivait d’aliments en poudre et en boîtes de conserves. Même si vous travaillez et vous avez de l’argent, vous vous souciez si cet argent durera jusqu’à la fin du mois en raison du prix élevé de la nourriture. « Les gens sans abri ne sont les seuls à vivre dans l’insécurité alimentaire. C’est aussi le cas pour ceux qui travaillent. Il s’agit de mères célibataires qui ont peur de demander de l’aide », explique Mme Nolan.
Monsieur Bighetty partage l’avis de Mme Nolan, car il vit dans la petite communauté de Leaf Rapids au Manitoba. Il se souvient d’avoir parcouru de grandes distances pour aller chercher de la nourriture, chose qui devient plus difficile par temps froids. En tant que maire de Leaf Rapids, il est heureux de se trouver à un poste qui lui permet de nouer des relations avec les gens de sa communauté et d’entendre ce qu’ils ont à dire.
Pour sa part, madame Ellis a parlé de la lutte pour l’accès aux aliments dans une grande ville. Elle est allée à l’université et pourtant, elle n’arrivait pas à trouver un emploi. Elle a dit qu’en tant que femme de couleur qui élevait trois garçons, elle a été confrontée à de nombreux obstacle et a eu de la difficulté à accéder à des aliments sains pour sa famille. Elle attache beaucoup d’importance à la nourriture et aujourd’hui, elle travaille dans un jardin communautaire dans le quartier torontois de Jane et Eglinton, où elle aide les gens à accéder à des aliments frais et nutritifs.
Plus de 160 participants au symposium buvaient chacune des paroles des conférenciers, alors que leurs histoires soulignaient l’importance de la nourriture et le besoin de faire reconnaître la justice alimentaire.
Le symposium a également présenté des conférenciers et des panélistes qui ont parlé de sujets qui comprenaient des points de vue du secteur privé sur les changements sociaux, les conséquences sociales et comment les entreprises peuvent faire une différence; les priorités et les approches gouvernementales; le pouvoir de la collaboration pour améliorer la politique sociale; et une discussion prospective sur ce qu’il faut réaliser pour faire changer les choses.
Sur le point de débuter le deuxième symposium annuel sur la sécurité alimentaire à Toronto le 26 avril 2019.
Sarah Stern, directrice du Centre d’action de Maple Leaf pour la sécurité alimentaire, a démarré le symposium avec un discours d’ouverture et exercé la fonction d’animatrice des événements de la journée.
Allyson Hewitt, attachée supérieure de recherche à La fondation de la famille J.W. McConnell et directrice de l’innovation sociale au MaRS Discovery District, a débuté sa séance avec un exercice dans lequel tout le monde devait énumérer des stéréotypes associés aux organismes sans but lucratif, au secteur privé et au gouvernement et elle a animé une discussion sur ce qu’il faut faire pour mettre à jour ces stéréotypes.
Paul Taylor, directeur général de FoodShare Toronto, a parlé de l’état de l’insécurité alimentaire au Canada. « Certains d’entre vous pensez peut-être que l’insécurité alimentaire ne touche que les gens qui reçoivent de l’aide sociale, mais la réalité est que 62 % des personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire tirent leur revenu d’emplois. Autrement dit, des Canadiens qui travaillent fort à des emplois rémunérés n’arrivent toujours pas à joindre les deux bouts. »
Julie Price, coordonnatrice à la Northern Manitoba Food, Culture and Community Collaborative, a ouvert la première discussion en groupe : perspectives sur les progrès et les obstacles au changement. Kerry Nolan, Charlyn Ellis et Ervin Bighetty ont partagé leurs histoires sur la vie dans l’insécurité alimentaire.
Phil Haid, chef de la direction et cofondateur de Public Inc., a animé une discussion en groupe dynamique débattant comment rompre avec la philanthropie conventionnelle et comment le secteur privé peut exercer un impact social positif.
Les panélistes comprenaient Kathleen McLaughlin, chef du Développement durable de Walmart et présidente de la Fondation Walmart; Willa Black, vice-présidente des affaires commerciales de Cisco Canada; et Michael McCain, président et chef de la direction, les Aliments Maple Leaf.
« Comment créons-nous des systèmes qui sont écologiquement régénératifs et économiquement inclusifs? C’est dans l’intérêt des entreprises de travailler sur ces questions. Les systèmes sociaux, les systèmes environnementaux, les systèmes économiques – ils ne peuvent être séparés », souligne Kathleen McLaughlin.
Evan Fraser, directeur de l’Arrell Food Institute de l’Université de Guelph, s’est entretenu avec la ministre de l’Agriculture et l’agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, afin de parler d’une politique nationale alimentaire pour le Canada et des priorités du gouvernement fédéral pour résoudre les problèmes clés.
« La toute première politique alimentaire du Canada aidera à assurer que toutes les personnes au Canada puissent avoir accès à une quantité suffisante d’aliments sûrs, nutritifs et culturellement diversifiés par le biais d’un système alimentaire innovateur et écologiquement durable », affirme la ministre, Marie‑Claude Bibeau.
La séance de l’après-midi a débuté avec une discussion en groupe sur le pouvoir de la collaboration et la manière dont elle peut stimuler le changement de la politique sociale, animée par Allyson Hewitt. Les panélistes comprenaient : Pedro Barata, vice-président principal, Impact et stratégie communautaire, United Way of Great Toronto; Dana Rose Granofsky, principale, BGM Strategy Group; et Adam Vaughan, secrétaire parlementaire pour le Logement et les Affaires urbaines.
À la dernière discussion en groupe de la journée, l’animatrice Lauren Baker, directrice des Programmes à l’Alliance mondiale pour l’avenir de l’alimentation, a demandé aux participants de se tourner vers l’avenir et d’essayer de donner un aperçu de ce qui doit ensuite se produire afin de voir une réduction de l’insécurité alimentaire au Canada.
Les panélistes comprenaient Julie Dabrusin, députée fédérale, Toronto Danforth et présidente du caucus libéral sur la politique alimentaire; Joseph Le Blanc, directeur, Affaires autochtones, École de médecine du Nord de l’Ontario; Rory McAlpine, vice-président principal, Relations avec le gouvernement et l’industrie chez les Aliments Maple Leaf; et Nick Saul, président et chef de la direction de Community Food Centres Canada.
« Le problème est de déterminer comment nous révélons ces vérités à la vaste majorité afin qu’elle puisse dire : ‘ Je ne veux pas me trouver dans une ville, une cité ou un pays où un si grand nombre de mes voisins n’ont pas une place à table. ‘ Il faut que nous ayons cette impression que nous sommes tous concernés », déclare Nick Saul.
Lynda Kuhn, présidente du Centre d’action de Maple Leaf pour la sécurité alimentaire, a fourni le mot de la fin. Dans son discours, elle a affirmé que le symposium est le résultat de nombreuses conversations et relations qui ont grandi et sont devenues de précieuses amitiés et des conseillers de confiance. Elle a dit que le Centre continuera à utiliser ses ressources afin d’élever la prise de conscience du public au sujet de l’insécurité alimentaire en tant que problème social intolérable, par la voix de nos partenaires et des autres participants au mouvement de la sécurité alimentaire.